Décors peints. Restauration d’un stuc marbre

Restauration d’ un décor peint / Stuc marbre

Décors peint Mis  au jour

Décors peints / Restauration d'un stuc marbre Mise au jour des décors par les maçons

 

 

 

 

 

 

Restauration d'un décor peint / stuc marbre

Après restauration des décors peints

Restaurateur de décors peints,Paris

Restauration du décor peint / Stuc marbre

 

 

 

 

 

 

 

Art mural

 

 

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RECETTE DU STUC MARBRE

stuc marbre de véronique vialis

C’est l’imitation parfaite du marbre. Le secret de cette recette, bien gardé par les stucateurs, contribue  malheureusement à l’extinction pure et simple de cette superbe finition. Les peintres décorateurs imitent  bien le marbre en peinture, mais ils ne peuvent rivaliser avec ce stuc massif, aussi riche que le vrai marbre.
Développé par les Italiens au XVI e siècle, le stuc marbre se développa rapidement au XVII e siècle, principalement en Italie, Allemagne, Autriche. Son coût était inférieur à celui du véritable marbre et remplaçait certaines pièces impossibles à réaliser dans ce matériau. Avec cette technique, les stucateurs italiens imitèrent parfaitement les véritables marqueteries de pierre dure et de marbre. Ces marqueteries complexes (spagliola) sont, même pour un œil averti, difficiles à distinguer d’un véritable travail de marbrier. Au début du XVIII e siècle, les stucateurs réalisèrent de très grandes surfaces murales en stuc marbre ainsi que des éléments architecturaux complexes (colonnes, chapiteaux). Cette technique, en plein essor à l’époque baroque, s’éteignit doucement au début du siècle. L’industrialisation de l’exploitation du marbre fit chuter les prix et porta un coup fatal aux techniques de stucage, trop longues et trop coûteuses.
Les techniques des anciens
Rares sont les documents qui traitent des techniques anciennes des stucateurs. Le liant de base était le plâtre, mais les autres ingrédients variaient. Tout d’abord le plâtre utilisé était un plâtre d’albâtre très fin et très dur. Celui-ci était, la pllupart du temps, gâché à l’eau chaude, ce qui avait pour but de retarder la prise. On y ajoutait souvent de la chaux pour sa finesse et son temps de prise long. Certains stucateurs mettaient également de la chaux dans la colle pour améliorer sa conservation. La colle joue un rôle important. C’est un retardateur qui empêche le plâtre de «tirer » trop vite et donne un côté élastique à la pâte. Différentes colles ont été utilisées par les stucateurs. On retrouve, suivant les périodes, de la gomme arabique, de la colle d’os, de la colle de peau.
Le sel d’alun était aussi très utilisé (plâtre aluné) ainsi que le borax qui, en badigeon, améliorait la dureté finale. L’ajout de poudre de marbre fine (impalpable) à la pâte à stuquer date des Romains et son utilisation n’a pas toujours été suivie au cours des différentes époques. La recoupe et le ponçage à la pierre ponce à l’eau sont obligatoires pour une belle finition (sept à huit ponçages successifs sont souvent nécessaires!). Toutes sortes de marbres étaient assez précisément imités. Les brèches et les cailloux du marbre étaient obtenus soit par l’introduction dans la pâte de morceaux de stuc colorés, soit par découpe dans le stuc et remplissage d’une nouvelle pâte colorée. Le polissage se faisait avec du grès pilé et une molette de pierre. Entre chaque polissage, un plâtre très liquide était appliqué comme bouche-pores. Le dernier poli était donné avec la pierre de touche, et le tout était ciré soit avec une cire d’abeille, soit avec une cire saponifiée.
Les anciens développaient également un stuc à la brosse. Cette technique consistait à appliquer de l’eau et des pig-ments avec une brosse sur un plâtre encore frais et à écraser le tout pour que le pigment pénètre l’enduit. Des veines de marbre apparaissaient, créant le trompe-l’œil.
Outillage et matériaux
L’outillage est très spécifique. Il vous faut une truelle de stucateur à bout carré, des bistouris de sculpteur et des ciseaux à bois pour la marqueterie, une berthelet, un surform ou un chemin de fer pour la recoupe. Traditionnellement, les stucateurs utilisent des pierres à poncer de différents grains et des pierres dures pour polir le mortier (pierre de touche, pierre noire, serpentine). La cale à poncer munie de papier de verre très fin (400, 600,  1000) est utilisée uniquement avec de l’eau. Pour obtenir un poli encore plus parfait, il faut se procurer en Italie  car malheureusement elle est introuvable en France une truelle triangulaire à semelle très lourde en laiton ou en inox. Pour faire tous les mélanges de couleurs, installez une table devant la surface à stuquer. Tous les pigments peuvent être utilisés en fortes proportions. Il est possible de travailler jusqu’à dix couleurs différentes. L’épaisseur de ce stuc est d’au moins 1 cm, ce qui nécessite une grande quantité de plâtre (compter environ 40 kg pour 3 m²). Utilisez un plâtre de moulage ou un plâtre très fin de staffeur. Un peu de chaux aérienne est utile ainsi que de la colle d’os.

1 — Mise en oeuvre
Commencez par préparer votre eau encollée. Pour 1 I d’eau, versez 10 g de colle d’os en perles. Pour bien dissoudre la colle d’os, préparez-la avec de l’eau chaude, et remuez bien le tout jusqu’à dilution complète. Cette eau encollée vous servira pour la préparation du plâtre. Comme tout produit à base de colle animale, sa conservation est de courte durée (24 heures), mais quelques grammes de chaux aérienne vous permettront de la conserver plusieurs jours.

Sur une grande table, versez le plâtre et ouvrez un « cratère « au milieu comme le font les maçons pour la préparation de mortier. Versez l’eau encollée dans ce creux.
2 — Mélangez avec la truelle jusqu’à l’obtention d’une pâte onctueuse. Ce malaxage se fait souvent à la truelle de stucateur. La main restée libre permet alors de pétrir la pâte comme un boulanger. Mettez de côté un gros pain de ce plâtre encollé. Il vous servira plus tard pour créer des dégradés de tons.

stuc marbre de véronique vialis
stuc marbre de véronique vialis
stuc marbre de véronique vialis

3 — Préparez la quantité de pigments que vous désirez, suivant la coloration à obtenir, et introduisez ceux-ci dans le plâtre encollé. Un long malaxage est de nouveau nécessaire pour obtenir une pâte bien homogène (si vous devez répéter une même coloration, n’oubliez pas de peser pigment et plâtre lors du mélange initial).
4 — Préparation des pains colorés
Travaillez d’abord la couleur générale du stuc en y apportant quelques nuances. Pour cela découpez un pain (de la taille d’un pain au chocolat) de plâtre non teinté que vous aurez laissé de côté et incorporez-le à votre plâtre teinté. Malaxez bien le tout, coupez un nouveau pain et mettez-le de côté. Renouvelez cette opération jusqu’à épuisement du plâtre non teinté. À ce stade du travail, vous devez avoir devant vous une succession de pains colorés en dégradé de couleur.

stuc marbre de véronique vialis
stuc marbre de véronique vialis

Vous pouvez encore affiner ce travail en reprenant deux pains colorés, en les coupant en deux pour constituer un nouveau pain et obtenir ainsi une teinte intermédiaire. Nettoyez régulièrement la table avec une éponge et de l’eau car il est indispensable d’avoir un plan de travail propre.
5 — Il faut ensuite assécher les pains. Jetez du plâtre en poudre sur la table (comme vous le feriez avec de la farine pour une pâte à tarte) et malaxez les pains jusqu’à ce qu’ils soient fermes. Tapez bien les pains pour les affermir.
6 et 7 — Il s’agit maintenant de créer des veinages dans les pains. Ce travail varie suivant le marbre à imiter. Préparez un peu du pigment qui servira à figurer les veines. Mouillez-le avec de l’eau encollée. Prenez ensuite les différents pains colorés, superposez-les et pressez-les.
8 — Coupez une tranche avec un grand couteau. Trempez alors le flanc de la tranche dans le mélange pigment/colle et recollez le morceau. Coupez de nouveau une tranche d’environ 1 cm dans le sens opposé de la première coupe, ce qui mettra en évidence la « veine colorée ».
9 — Appliquez cette galette sur le support à décorer en l’écrasant avec la truelle pour bien la coller. Recommencez l’opération avec d’autres « tranches veinées, jusqu’à recouvrement complet de votre surface. L’aspect du stuc, une fois jeté sur le support, est toujours affreux ! Ce n’est qu’une fois recoupé que votre travail ressortira. Tout l’art du stucateur consiste à « maîtriser » le travail des veines et des marbrures effectué pour l’imitation d’un marbre précis. Une certaine partie de ce travail reste malgré tout aléatoire.
10— L a recoupe se fait au chemin de fer plusieurs heures après le travail car la colle retarde énormément le temps de prise. La recoupe permet de reprendre la planéité générale, de dresser la surface, et surtout de faire apparaître votre travail. Les griffes laissées par le chemin de fer seront reprises à la berthelet pour retrouver une surface lisse.
11— Il faut attendre le lendemain pour le ponçage. Commencez à poncer à l’eau avec du papier de verre à grain moyen (150) pour continuer avec du papier de plus en plus fin (400, 600 et même 1000). La cale à poncer est indispensable pour garder la planéité. En général, un jus de plâtre, c’est-à-dire un plâtre très liquide, est appliqué au pinceau entre chaque ponçage pour reboucher les légères imperfections de surface.
Le fini parfait est obtenu après l’application d’une cire mixte carnauba/abeille, et un lustrage quelques heures plus tard.

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